2010. WORKSHOP LES CAILLOUX DE LA RIVIERE

Les cailloux proviennent de la rivière, d’une sablière au bord du Cher à Saint-Amand. Notre mission, transformer ces cailloux bruts en bijoux, tout ça en un temps extrêmement limité, 3 heures ! Le projet est totalement libre, le cahier des charges permet l’utilisation de toutes techniques, de tout matériel, de tous procédés de fabrication… Et pour cette mission quasi impossible, chacun d’entre nous est accompagné d’un correspondant européen ! Ils viennent de Belgique, des écoles IATA de Namur ou SIHA d’Anvers, d’Italie de l’école isa Cellini de Valenza, ou encore de Grèce, du Mokume Institute de Thessalonique.

LES CAILLOUX DE LA RIVIERE !

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Ce sont les correspondants du Mur, lycéens bijoutiers des écoles partenaires dans notre projet Comenius « Quand la pierre brute devient bijou ! ». Ils parlent parfois français, souvent anglais, et quelques uns uniquement néerlandais ou grec… Mission : travail d’équipe avec tous les outils de communication dont on dispose, les langues, mais aussi les gestes, les objets… et ce que nous avons en commun, les gestes techniques dans l’apprentissage de la bijouterie… Une séance inédite, où nous avons pu apprendre des techniques, des trucs du métier… grâce à nos correspondants, pour la plupart en 3ème ou 4ème année de formation en bijouterie…

Nous avons fait la connaissance avec Ioannis, en lui présentant l’objectif de cette matinée, fabriquer un bijou à partir de pierres brutes. Nous avions à notre disposition tout le matériel nécessaire, du fil à section ronde de différents diamètres, en laiton ou en maillechort, ainsi que des plaques de métal de différentes épaisseurs. Première étape, réaliser des croquis pouvant se rapprocher au mieux de la réalité, tout ça en dialoguant avec Ioannis en anglais… Notre problème principal était de trouver un moyen original pour fixer les pierres sur le support. L’idée d’attacher les cailloux en les ficelant sur le support nous est venue de la couture, comme si on avait dû broder des pierres sur la plaque de métal avec du fil de laiton ! L’idée du support ne nous est pas venue en tête immédiatement, nous pensions découper des formes biscornues dans le maillechort, puis, j’ai proposé d’emboutir une plaque ronde pour lui donner un léger bombé. Il fut décidé également d’utiliser les deux couleurs des métaux, grâce au laiton pour les fils et au maillechort pour la plaque… C’est ainsi que nous commençâmes la réalisation du bijou : le découpage au bocfil de la plaque dans un cercle de maillechort d’un diamètre de 7 centimètres, le métal à recuire et à emboutir, puis l’émerisage… Seconde étape, percer des trous pour faire passer les fils qui retiendront les pierres… Et enfin, fixer les pierres sur le support, c’est-à-dire les coincer avec le fil de laiton dont le diamètre était adapté aux trous. Le même procédé fut utilisé pour la bélière. Bilan de la matinée, nous nous sommes bien amusés… Car communiquer en anglais sans connaître vraiment de vocabulaire technique, ce n’est pas facile ! Mais, apprendre grâce à la relation avec un élève qui vient d’un autre pays et qui étudie le même métier que nous, c’est très fort ! Nous avons pu voir comment Ioannis travaillait, comment il se servait des outils… Ioannis par exemple tenait sa pièce à main comme on tient un couteau, alors que nous, nous la tenons comme un crayon ! réalisation, Louise Arnaud et Flora Da Silva (LPJG France) et Ioannis Karadeidis (Mokume Institute, Grèce)

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Pour commencer, on a réalisé des croquis, à l’aide des pierres choisies avec Kiriakos, notre correspondant. Puis, on a pris une plaque de laiton, on l’a mise en forme après avoir recuit le métal. Nous avons découpé le fil, puis soudé à la plaque. Nous avons percé plusieurs trous dans la plaque, ce qui permit d’accrocher la pierre et de la retenir par le fil. Un anneau fut ajouté en fin de fabrication, juste avant le polissage de notre bijou. Notre souci… Kiriakos parlait très bien anglais ! Difficile de le suivre ! réalisation, Laëtitia Callier et Sandrine Paulet (LPJG France) et Kiriakos Miltiadous (Mokume Institute, Grèce)

Avant d’attaquer cette pièce, nous avons classé et comparé les pierres selon leurs couleurs et leurs formes. Chacun d’entre nous commença par tracer un rapide croquis, histoire de se mettre d’accord sur la création. Jérémy vient de Belgique, il commença le montage, c’est lui qui assembla les pierres et les sertit dans la plaque de laiton. Moi, je m’occupais de découper à la cisaille les lanières de métal pour l’assemblage final du bijou ! On découpa enfin un grand fil de métal pour constituer le collier, Jérémy réussit à lui donner une forme parfaitement ronde. Il ne restait plus qu’à constituer deux attaches pour terminer cette pièce ! réalisation, Mathilde Crochet (LPJG France) et Jérémy Thiébault (IATA Namur, Belgique)

Sofia vient d’Anvers, au nord de la Belgique. Ensemble, nous avons choisi une pierre blanche sans forme spécifique. Une fois le croquis achevé, nous nous sommes lancées dans la fabrication. Sur une plaque de laiton, nous avons tracé un cercle au compas. A l’aide du bocfil, nous avons scié le cercle et utilisé une lime bâtarde pour lui donner une forme vraiment circulaire, selon une technique de Sofia. Puis, nous avons recuit le disque obtenu, pour le ramollir un peu. Nous avons pu ainsi l’emboutir à l’aide d’un maillet, d’une bouterolle et du dé à emboutir. Nous avons percé les trois trous d’un millimètre de diamètre avec un foret pour faire passer le fil de laiton à l’intérieur, retenu par une soudure d’argent. L’anse et la bélière ont été soudées, et nous avons émerisé le tout avec une poudre spéciale, juste avant de replier les griffes sur la pierre. Le bijou ne fut pas poli, volontairement, pour conserver à la pièce son aspect brut. réalisation, Camille Grosset et Cassandra Picard (LPJG France) et Sofia Rogers (SIHA Antwerp, Belgique)

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Nous avons accueilli Lore qui vient d’Anvers, en Belgique. Une fois le matériel en main, plaque et fil de laiton et bien sûr la pierre, Lore nous propose d’utiliser son croquis pour réaliser la pièce. Elle a pris la plaque de laiton pour y tracer la forme générale du pendentif, genre dent de requin, et nous la découpons. Avec un forêt de 8, nous perçons le trou destiné à accueillir l’anneau, puis celui qui permettra au fil de passer. Nous agrandissons ces trous avec la lime queue de rat pour qu’ils soient à la bonne dimension. Un professeur belge de Lore nous propose son aide, pour agrandir encore le trou de façon à ce que la pierre soit bien calée. Nous coupons les fils. Lore propose de souder le fil arrière pour être sûr qu’il résiste bien à l’opération qui consistera à enrouler la pierre tout autour. Le professeur de Belgique nous aida en soudant le fil d’angle et l’anneau au laser. Puis, polissage et nettoyage final avec la brosse à dents, le savon et l’eau tiède. Le bijou finalement ressemble comme deux gouttes d’eau au croquis de départ ! réalisation, Cindy Nerrant et Amandine Turcat (LPJG France) et Lore Verheyen (SIHA Antwerp, Belgique)

Camille et moi, nous devions réaliser ce bijou, en utilisant une plaque et un fil de laiton, et bien sûr la pierre brute. Quelque chose de simple, de beau et de rapide ! Nous avons étiré le fil pour l’arrondir, et nous l’avons enroulé comme une sorte d’escargot à une de ses extrémités. Nous avons réalisé une fleur en emboutissant la plaque de laiton sur du plomb. La fleur est soudée sur le fil de laiton, qui lui-même enroule la pierre brute. Avec Camille, nous le trouvons joli, nous sommes satisfaits du résultat. Camille est Belge, il vient de Namur, et tous les deux, nous avons appris pas mal de choses avec cet exercice. Merci pour cette expérience passionnante ! réalisation, Valentin Paratcha (LPJG France) et Camille Charlier (IATA Namur, Belgique)

Gwendal vient de Belgique, de l’école de Namur, elle parle donc français, et nous nous sommes parfaitement comprises toutes les trois. Nous décidons de réaliser un pendentif. Nous commençons par recuire le métal pour le rendre plus souple et le travailler plus facilement. Pendant ce temps, Gwendal est allée tirer le fil. Nous traçons une forme en losange, et commençons à enrouler le métal autour de la pierre. Puis, notre pendentif passe au polissage ! réalisation, Tiphaine Jolivel et Marine D’Abreu (LPJG France) et Gwendal Dory (IATA Namur, Belgique)

Cette matinée où nous avons travaillé avec Kléa… Elle parlait couramment grec, anglais, français et allemand, ce qui nous a facilité la tâche ! A son arrivée, nous l’avons emmenée en salle de technologie pour parler de ce qu’on pouvait bien faire avec ces pierres. Nous avons observé les bijoux que nous portions sur nous, Kléa avait un magnifique bracelet en argent martelé avec une petite breloque. Notre idée est partie d’un simple regard. Nous avons griffonné un petit croquis, et nous nous sommes mises à travailler. Il a fallu choisir le métal. Nous voulions qu’il soit malléable pour pouvoir le travailler à notre guise. Le laiton était le métal parfait. Nous avons commencé à entourer les pierres avec le fil de laiton pour en constituer des breloques. Puis, nous avons donné forme au morceau de laiton en s’aidant d’un gabarit et d’un maillet. Nous l’avons ainsi martelé, nous avons percé cinq trous pour y fixer les attaches avec les pierres. Pour finir, nous l’avons poli. réalisation, Mélanie Robin et Kassandra Maugourd (LPJG France) et Klea Weibel (Mokume Institute, Grèce)

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Brieuc vient de Belgique, et avant d’entreprendre ce travail en commun, on a plutôt réfléchi sur la forme de la pierre à utiliser. Comment enrouler le fil ? Comment le mettre en forme ? Le fil est passé par le banc à étirer pour le resserrer et lui donner cette forme ronde. On enroule de haut en bas en terminant par la bélière, on la soude sur elle-même. Le pendentif est créé. On a beaucoup parlé avec Brieuc, de la bijouterie en France et en Belgique. Dans leur école, ils utilisent des chalumeaux à air comprimé, différents des nôtres. En Belgique, le maillechort, alliage que nous utilisons ici tous les jours, est quasi interdit pour cause d’allergies ! réalisation, Jade Bauquerez (LPJG France) et Brieuc d’Humilly de Chevilly (SIHA Antwerp, Belgique)

Telis est en quatrième année de formation dans l’école grecque Mokume de Thessalonique. Elle ne parlait pas un seul mot de français ! Dur… Il a fallu se mettre à l’anglais très sérieusement… Décision est prise d’opter pour un collier ! Nous avons utilisé du laiton assez épais pour le corps du collier. Celui-ci n’est pas fermé, et a une base ras du cou, puis une cascade de pierres part de chaque côté ! Les pierres sont brutes, c’est la règle du jeu ! Elles sont torsadées les unes à la suite des autres et montées verticalement. L’un des côtés de ce collier restera volontairement plus long que l’autre… Voilà, nous étions toutes les trois plutôt fières de nous, nous avons fini dans les temps, et notre création a vraiment été imaginée collectivement, et cela, malgré la barrière de la langue. réalisation, Aude Revers et Chloé Saëz (LPJG France) et Telis Parlapounis (Mokume Institute, Grèce)